IVG : Le débat sur l’allongement du délai

L’assemblée nationale se réunit en deuxième lecture, jusqu’au 3 décembre, une proposition de loi qui entend à renforcer l’accès au droit à l’avortement avec l’allongement du délai d’interruption volontaire de grossesse  de 12 à 14 semaines.

Chaque année entre 3000 et 5000 femmes vont avorter à l’étranger, la ou la législation est plus souple.

« Je regrette que la majorité ne se soit pas saisie du sujet avant, blâme Mme Gaillot (députée du Val-de-Marne). Aujourd’hui, ce sont presque huit femmes par jour qui doivent partir à l’étranger pour avorter hors délai. »

Ces Françaises racontent leur IVG en Espagne

« Il y avait 90% de Françaises dans la salle d’attente »

C’est là, de l’autre côté des Pyrénées, dans des cliniques privées permettant d’avorter jusqu’à 22 semaines, qu’Anne-Laure et Adèle se sont rendues. Pour l’une, il s’agit d’un accident de pilule, pour l’autre, c’est une situation de violence conjugale. Dans les deux cas, il est inconcevable de poursuivre leur grossesse et il est déjà trop tard pour mener une IVG en France.

« Il a fallu organiser mon départ très vite », se souvient Anne-Laure. « Quand je suis arrivée dans cette clinique qui se trouve à proximité de la frontière, il y avait 90% de Françaises dans la salle d’attente. » La situation est « déstabilisante » pour la jeune femme qui a l’impression que les avortements sont pratiqués à la chaîne : « Sur place, on ne nous explique pas grand chose. On suit les soignants, personne ne nous dit rien à part de nous changer et d’attendre notre tour. On est installées dans des boxes, les unes à côté des autres, avec très peu d’intimité. L’opération s’est faite en ambulatoire, je suis ressortie quelques heures plus tard. Le climat est un peu stressant. »

Un sentiment partagé par Adèle. Son avortement a eu lieu à Madrid. Sur place, les médecins ne parlaient ni français, ni anglais.

“La barrière de la langue est une difficulté, cela amplifie le sentiment de solitude parce qu’on ne peut pas communiquer sur ses émotions.”

Elle poursuit : « On ne peut pas être rassurée ni même poser de questions sur les actes chirurgicaux qui vont être pratiqués. J’avais la sensation d’être réifiée, d’être réduite à l’état d’objet. »

Un coût financier que ne peuvent se permettre toutes les femmes

Les deux femmes mettent également en avant le coût de cet avortement à l’étranger. Le prix de l’opération varie en fonction du stade de la grossesse. « Au total, j’en ai eu pour 3.000 euros. Il fallait que je sois accompagnée, donc on était deux à prendre l’avion, avec forcément des tarifs de dernière minute, ajoutez à cela l’hébergement et la facture de la clinique », calcule Adèle. « Ce n’est malheureusement pas accessible à tout le monde », regrette Anne-Laure qui estime avoir dépensé l’équivalent d’un SMIC dans cet avortement. « Si on est au chômage ou avec un petit salaire, on ne peut pas se permettre cette dépense. On a beau travailler, cotiser, payer une mutuelle, cet acte n’est pas pris en charge en France. C’est très dommageable. D’autant qu’en ce qui me concerne cela s’est joué à deux semaines du délai légal d’IVG », s’indigne la trentenaire.

Aujourd’hui encore, les deux femmes gardent un souvenir douloureux de cette expérience. « C’est une expérience qui restera gravée dans ma tête, dans mon psychisme, dans ma chair, mais je n’ai jamais regretté », affirme Adèle. « Il m’a fallu du temps pour accepter cet événement, le digérer. Je ne regrette pas, mais cela aurait pu être tellement plus simple si cela avait été fait en France. Je ne pense pas qu’on avorte par confort ou par plaisir, ce n’est jamais un moment facile à passer », ajoute Anne-Laure.

Toutes deux espèrent qu’une évolution de la loi sur l’IVG permettra d’éviter à d’autres femmes d’aller avorter loin de chez elles.

Source : Franceinter.fr

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Chaque année entre 3000 et 5000 femmes vont avorter à l’étranger, la ou la législation est plus souple.

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« Il y avait 90% de Françaises dans la salle d’attente »

C’est là, de l’autre côté des Pyrénées, dans des cliniques privées permettant d’avorter jusqu’à 22 semaines, qu’Anne-Laure et Adèle se sont rendues. Pour l’une, il s’agit d’un accident de pilule, pour l’autre, c’est une situation de violence conjugale. Dans les deux cas, il est inconcevable de poursuivre leur grossesse et il est déjà trop tard pour mener une IVG en France.

« Il a fallu organiser mon départ très vite », se souvient Anne-Laure. « Quand je suis arrivée dans cette clinique qui se trouve à proximité de la frontière, il y avait 90% de Françaises dans la salle d’attente. » La situation est « déstabilisante » pour la jeune femme qui a l’impression que les avortements sont pratiqués à la chaîne : « Sur place, on ne nous explique pas grand chose. On suit les soignants, personne ne nous dit rien à part de nous changer et d’attendre notre tour. On est installées dans des boxes, les unes à côté des autres, avec très peu d’intimité. L’opération s’est faite en ambulatoire, je suis ressortie quelques heures plus tard. Le climat est un peu stressant. »

Un sentiment partagé par Adèle. Son avortement a eu lieu à Madrid. Sur place, les médecins ne parlaient ni français, ni anglais.

“La barrière de la langue est une difficulté, cela amplifie le sentiment de solitude parce qu’on ne peut pas communiquer sur ses émotions.”

Elle poursuit : « On ne peut pas être rassurée ni même poser de questions sur les actes chirurgicaux qui vont être pratiqués. J’avais la sensation d’être réifiée, d’être réduite à l’état d’objet. »

Un coût financier que ne peuvent se permettre toutes les femmes

Les deux femmes mettent également en avant le coût de cet avortement à l’étranger. Le prix de l’opération varie en fonction du stade de la grossesse. « Au total, j’en ai eu pour 3.000 euros. Il fallait que je sois accompagnée, donc on était deux à prendre l’avion, avec forcément des tarifs de dernière minute, ajoutez à cela l’hébergement et la facture de la clinique », calcule Adèle. « Ce n’est malheureusement pas accessible à tout le monde », regrette Anne-Laure qui estime avoir dépensé l’équivalent d’un SMIC dans cet avortement. « Si on est au chômage ou avec un petit salaire, on ne peut pas se permettre cette dépense. On a beau travailler, cotiser, payer une mutuelle, cet acte n’est pas pris en charge en France. C’est très dommageable. D’autant qu’en ce qui me concerne cela s’est joué à deux semaines du délai légal d’IVG », s’indigne la trentenaire.

Aujourd’hui encore, les deux femmes gardent un souvenir douloureux de cette expérience. « C’est une expérience qui restera gravée dans ma tête, dans mon psychisme, dans ma chair, mais je n’ai jamais regretté », affirme Adèle. « Il m’a fallu du temps pour accepter cet événement, le digérer. Je ne regrette pas, mais cela aurait pu être tellement plus simple si cela avait été fait en France. Je ne pense pas qu’on avorte par confort ou par plaisir, ce n’est jamais un moment facile à passer », ajoute Anne-Laure.

Toutes deux espèrent qu’une évolution de la loi sur l’IVG permettra d’éviter à d’autres femmes d’aller avorter loin de chez elles.

Source : Franceinter.fr

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